đ DATA LIBERATION!
par Alain Clot, président de France FinTech
Le 10 Avril 2018, Ă Station F, France Fintech rassemblera les principaux acteurs de la Fintech : rĂ©gulateurs, entrepreneurs, investisseurs. Câest lâoccasion unique dâĂ©couter et dâĂ©changer avec celles et ceux qui seront partie prenante de la rĂ©volution qui touche lâindustrie financiĂšre depuis 5 ans.
« DATA LIBERATION » est lâintitulĂ© de notre grand Ă©vĂ©nement annuel, « FinTech RĂ©volution » qui se tiendra le 10 avril 2018 aprĂšs-midi Ă la Station F.
Nous avons choisi pour la troisiĂšme Ă©dition de ce rendez-vous le thĂšme de la libĂ©ration des donnĂ©es.Comme chacun sait, la donnĂ©e est la matiĂšre premiĂšre de lâĂ©conomie numĂ©rique, son carburant.Elle circule dĂ©sormais, ce qui permet la crĂ©ation de nouveaux services au bĂ©nĂ©fice du consommateur.
Cette fluidité nouvelle est rendue possible par trois facteurs de nature trÚs différente.
Les avancĂ©es formidables des technologies de la donnĂ©e notamment lâintelligence artificielle, blockchain et lâinternet des objets. Ces trois outils extraordinaires permettent lâextraction, le transfert et le stockage dâinformations et leur exploitation pour crĂ©er toutes sortes de nouveaux services et dâusages. Nous ne sommes quâau dĂ©but de cette rĂ©volution.
LâĂ©volution de la rĂ©glementation. Les textes qui rĂ©gissent les services financiers sont dĂ©sormais favorables Ă lâinnovation, Ă la crĂ©ation de nouveaux services performants et, dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, Ă la concurrence.
Deux directives européennes notamment. La deuxiÚme Directive européenne Sur les Paiements (DSP2) et le RÚglement Général pour la Protection des Données (RGPD).
Parmi dâautres dispositions, ces textes instituent la portabilitĂ© des donnĂ©es et la capacitĂ© pour le titulaire dâun compte bancaire de donner mandat Ă un prestataire rĂ©gulĂ© de rĂ©aliser pour son compte des opĂ©rations de paiement. Le client se voit enfin reconnu la pleine propriĂ©tĂ© de ses propres donnĂ©es et confĂ©rer les outils pour les monĂ©tiser.
La circulation des donnĂ©es est chose sensible. Elle doit ĂȘtre rigoureusement encadrĂ©e et effectuĂ©e uniquement dans le but de dâoffrir aux citoyens de nouveau services ou avantages, avec un haut niveau de sĂ©curitĂ©. France FinTech est rĂ©solument engagĂ©e dans cette exigence. Des garde-fous techniques, juridiques, rĂ©glementaires et Ă©thiques doivent ĂȘtre instituĂ©s, comme lâillustre la rĂ©cente affaire Facebook â Cambridge Analytica. Faisons de notre exigence de protection des donnĂ©es une marque de fabrique, un avantage compĂ©titif.
Le troisiĂšme facteur de libĂ©ration des donnĂ©es est lâĂ©mergence de nouveaux usages et modĂšles de services financiers.
La premiĂšre vague des fintech a vu lâapparition de nouveaux services dans les paiements (cagnottes, paiement entre particuliers, etc.), le financement, lâassurance, le conseil en investissement, lâagrĂ©gation de comptes, la gestion budgĂ©taire, etc. La seconde vague, qui se dĂ©ploie actuellement, voit apparaĂźtre des modĂšles beaucoup plus complets, qui sâapparente de plus en plus Ă des plateformes de services alternatifs Ă la finance traditionnelle.
Dans ce contexte foisonnant, les fintech françaises tiennent leur rang. Notre Ă©cosystĂšme est portĂ© par lâextraordinaire dynamisme de nos entrepreneurs, qui partent dâailleurs Ă la conquĂȘte de lâEurope et du monde et Ă©voluent dans un environnement particuliĂšrement stimulant.
Il sâappuie tout dâabord sur un gisement exceptionnel de compĂ©tences dans les deux disciplines pertinentes, finance et sciences de la donnĂ©e, dans lesquelles nos formations se classent parmi les meilleurs du monde.
LâĂ©cosystĂšme bĂ©nĂ©ficie Ă©galement de la prĂ©sence en France de grands groupes financiers qui font partie des leaders mondiaux. Disons le tout net, les start up se fĂ©licitent des Ă©changes et coopĂ©rations trĂšs nombreuses avec les grands groupes, oh combien profitables pour les deux parties.
Notre Ă©cosystĂšme tire Ă©galement parti de ressources de financement devenues enfin consĂ©quentes. La France est en effet dans le peloton de tĂȘte du capital risque.
Un point dâattention demeure cependant, la faiblesse persistante de lâoffre de fonds dâamorçage. A cet Ă©gard, il est essentiel que les pouvoirs publics Ă©laborent un dispositif de remplacement des dĂ©ductions fiscales accordĂ©es jusquâalors aux investissements dans les PME, qui fournissaient souvent aux start up, les premiĂšres centaines de milliers dâeuros nĂ©cessaires pour lancer leur activitĂ©.
Globalement, nos entrepreneurs évoluent dans un Ă©cosystĂšme devenu performant, auquel les services de lâEtat, la BPI et les collectivitĂ©s territoriales contribuent efficacement. Saluons Ă ce sujet les rĂ©cents travaux de CĂ©dric Villani relatifs aux mesures Ă prendre pour stimuler lâĂ©cosystĂšme français de lâIntelligence Artificielle.
Est-à dire que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes de la fintech ? Certes non.
La compĂ©tition mondiale fait rage dans la fintech, y compris au sein de lâUnion EuropĂ©enne, sâagissant notamment de la localisation des start up, des centres recherche, des incubateurs, notamment depuis lâannonce du Brexit .
Dans ce contexte, il est essentiel que notre pays se montre le plus attractif possible et veille à faire émerger des champions de classe européenne et mondiale.
Pour atteindre cet objectif, il est vital que soit Ă©laborĂ© en France un cadre rĂ©glementaire et lĂ©gislatif favorable Ă lâinnovation.
De ce point de vue, les travaux lĂ©gislatifs en cours de transposition de la DSP2 sont dĂ©terminants, tant pour permettent au secteur de lâagrĂ©gation français, leader en Europe, de poursuivre son dĂ©veloppement, que pour envoyer le bon message aux acteurs internationaux sur lâinnovation Ă la française. Il serait donc inconcevable que les dispositions qui seront prises pendant la pĂ©riode transitoire de 18 mois qui vient de sâouvrir, empĂȘchent les consommateurs de continuer Ă utiliser les agrĂ©gateurs pour gĂ©rer tous leurs comptes (y compris d âĂ©pargne et de crĂ©dit).
Les FinTech françaises sont foisonnantes et conquérantes . Elles sont légitimes dans leurs ambitions internationales.
Le temps presse et il sâagit ni plus ni moins dâun sujet de souverainetĂ© nationale. Il est essentiel que tout soit fait pour stimuler ce secteur dâexcellence.
Venez tous en dĂ©battre avec tout lâĂ©cosystĂšme le 10 avril !
Cet article fait partie d’une sĂ©rie de billets publiĂ©s dans le cadre de l’Ă©vĂšnement annuel organisĂ© par France Fintech : Fintech R:Evolution 2018, qui aura lieu le 10 Avril Ă Â Station F à Paris, sur le thĂšme âData Liberationâ. A partager, commenter et liker sur LinkedIn avec le hashtag #FFT18.