Franchir une étape grâce à l’IPO

Déc 16, 2022 | Actualité, Autres, Tribunes, Vues du secteur

Le thème du financement est au cœur du management et du développement des start-up. Il est parfois si prégnant qu’il peut devenir quasi obsessionnel pour les fondateurs, les contraignant à consacrer une part considérable de leur temps et de leur énergie à la levée de fonds. Bien entendu, cet exercice est rendu encore plus compliqué dans cette période d’incertitude exceptionnelle qui conduit les investisseurs à se montrer beaucoup plus exigeants et moins réactifs..

Le mode de financement habituel des start up passe par des cycles qui s’imposent à presque tous les entrepreneurs, à moins qu’ils disposent dès l’origine de ressources captives (filiale d’un grand groupe, soutien d’un family office par exemple).

La séquence usuelle est : l’autofinancement qui doit permettre la mise au point d’une preuve de concept et d’un MVP (“Minimum Viable Project”). Autrement nommé « Bootstrapping », ces “premiers tours de roue” consistent à mobiliser l’épargne personnelle des fondateurs et à demander le soutien du réseau proche (“friends & family”). Puis vient le tour des Business Angels, qui amènent la start up jusqu’à ce que le relais puisse être pris par les fonds de capital risque (VC). Ces derniers interviennent parfois dès l’amorçage mais le plus souvent à partir de la Série A (accélération du déploiement commercial).

A noter que le financement peut être complété à la marge par de l’emprunt (banques) et le soutien des établissements publics ou régionaux (BPI notamment).

Plus le développement se confirme, plus le financement dépend des grands fonds, ce qui requiert beaucoup d’effort de préparation et de conviction. La combinaison de plusieurs fonds devient rapidement nécessaire (ce qui n’est pas toujours simple) ainsi qu’un bon alignement des objectifs de ceux-ci et de ceux des fondateurs en termes de stratégie, de valorisation, de calendrier et  d’objectif “d’exit”.  

A un certain stade de réussite se pose la question de l’accès à un financement de “gros”, récurrent, sans que l’entrepreneur soit contraint de passer tout son temps “sur la route”, à prospecter les grands fonds.

La cotation (IPO) constitue incontestablement une solution intéressante.

Elle requiert certes une préparation soignée de l’entreprise pour se mettre aux normes d’une mise en marché, mais apporte nombre d’avantages essentiels : financement de montants importants, dans la durée, sans être contraint d’organiser d’incessants “Road Shows”, liquidité offerte aux investisseurs, fondateurs et salariés, visibilité accrue, actionnariat diversifié et local.

L’écosystème de la fintech française se qualifie particulièrement pour cet exercice.

Avec 10 licornes (et de nombreux candidats à ce statut) sur les 29 que compte désormais la France, la question de la mise en marché se pose pour nombre de ses acteurs.

Rappelons que le Président de la République, Emmanuel Macron avait fixé le cap de 25 licornes en 2025. Objectif atteint avec 3 ans d’avance !

Le 23 novembre dernier, Jean-Noël Barrot, Ministre délégué auprès du ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, chargé de la Transition numérique et des Télécommunications, annonçait une nouvelle ambition : 10 licornes françaises cotées à la Bourse de Paris d’ici 2025.

Ce nouvel objectif est accompagné d’un plan de soutien du Gouvernement :  

  • près de 800 millions d’euros seront mobilisés (500 millions de Bpifrance et 300 millions de la Caisse des Dépôts) pour investir en direct dans les start-up dans le cadre de leur introduction bourse. Un montant qui pourra augmenter par la suite. 
  • La Mission French Tech continuera par ailleurs à accompagner les start-up nouvellement cotées alors que, jusqu’à présent, elles sortaient de facto du programme. 

L’objet de cette infographie, établie en coopération avec Euronext, acteur de marché très impliqué en matière de financement de l’innovation*, est de fournir aux entrepreneurs une identification des enjeux, avantages, conditions et contraintes de l’IPO.

Puisse-t-elle modestement contribuer à fournir à nos entrepreneurs les moyens de leur ambition légitime.

*notamment au travers de ses deux initiatives : 

TechShare, son programme pré-IPO destiné aux entreprises tech européennes 

Tech Leaders, son indice spécialisé lancé en juin 2022, qui rassemble sur la même plateforme les entreprises de technologie leaders dans leur domaine et en croissance cotées sur Euronext.

 

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