Les fintech dénoncent les attaques des banques sur l’open banking

Sep 30, 2021 | Parutions

Nicolas Théry, président de la Fédération bancaire française (FBF), a mis en doute il y a quelques jours la capacité des fintech à protéger les données bancaires des clients, à l’ère de l’open banking. Alain Clot, président de France Fintech, répond à ces accusations.

Si, banques et startups sont capables de coopérer – à l’instar de BNP Paribas qui, via sa filiale L’Atelier, accélère des Fintech –  ou même de fusionner — rachats de Compte Nickel par BNP Paribas, de Pumpkin par le Crédit Mutuel Arkéa ou de Shine par Société générale –  ces acteurs du monde de la finance savent aussi affirmer leurs différences. Dans un entretien aux Echos, Nicolas Théry, arrivé en juillet à la présidence de la Fédération bancaire française (FBF), est monter au front en début de semaine dans une charge assez surprenante à l’adresse des fintech. « Je ne crois pas en l’open banking », affirme-t-il sans détour, faisant référence au modèle d’ouverture des systèmes d’information des banques et du partage d’information des données de leurs clients à des tiers, acté depuis 2018 avec la deuxième directive européenne sur les services de paiement (DSP2). 

Or, c’est précisément sur ce principe que repose l’expansion des fintech et des néo-banques puisque l’idée est de donner aux clients la possibilité de ne plus avoir uniquement une interface bancaire, et donc de permettre aux acteurs non bancaires d’accéder aux données des clients des banques pour créer de nouveaux services. Une belle opportunité pour favoriser la concurrence au sein de ce marché traditionnel. Mais pour le dirigeant, « la réglementation peut parfois être absurde », poursuit-il en faisant référence à cette directive, qui mettrait selon lui en danger la protection des données bancaires.

« Des propos insolents »

Président de la Confédération nationale du Crédit Mutuel, Nicolas Théry craint une « vaporisation des données des clients » ajoutant. que « l‘exigence de confidentialité et l’intimité numérique ne sont pas négociables. Les données bancaires devraient être inaliénables ». Le président de la FBF, qui se réjouit de voir les régulateurs se saisir de la question du risque informatique et des préoccupations de sécurité liées à l’open banking, n’y va pas par quatre chemins :

« Les gigantesques valorisations des fintech correspondent à l’anticipation par les marchés d’une marchandisation des individus et de leurs données personnelles. Or, il ne s’agit pas d’un choix de marché, mais de société », explique-t-il aux Echos.

« Le président de la Fédération française bancaire a poussé le bouchon très loin, en contradiction avec ses membres », s’offusque Alain Clot, président et fondateur de France Fintech, contacté par Maddyness. L’entrepreneur ajoute, par voie de communiqué que « cette déclaration va à contre-courant des prises de position de nombreux dirigeants du monde bancaire, favorables à l’open banking » . Il ajoute que, si les banques européennes se sont engagées dans cette tendance, « les banques françaises ont aussi pris leur pleine part dans ce mouvement, plusieurs d’entre elles s’inscrivant en pointe dans ce domaine ». 

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