Les fintech françaises dans la crise du COVID19 – Entretien avec Alain Clot

Avr 10, 2020 | Parutions

Découvrez l’interview d’Alain Clot, Président de France FinTech pour l’Institut Sapiens au sujet des fintech françaises face à la crise du Covid19.

Comment se porte le secteur de la fintech en France et comment réagit-il à la crise sanitaire actuelle ?

Le Coranavirus nous a surpris dans une période de forte croissance.

Les fintech françaises ont en effet réalisé une excellente année 2019, avec une forte augmentation de leur nombre – plus de 600 à ce jour – couvrant tous les secteurs de la finance alternative – paiement, financement, néo-banque, assurance, crypto-monnaie, entre autres – à destination aussi bien des particuliers, des entreprises que des investisseurs. Notre écosystème comporte désormais deux licornes et une dizaine de champions présents à l’international. Quant aux levées de fonds, celles-ci ont atteint près de 700 millions d’euros, soit le double des levées de 2018. Les deux premiers mois de 2020 se sont inscrits dans cette même tendance.

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Quelles sont, selon vous, les solutions pour que ce secteur s’en sorte sans trop de dégâts ?  

En pleine crise sanitaire, les mesures à appliquer d’urgence sont proches de celles qui permettent aux PME « classiques » de faire face : le recours au chômage partiel (déjà mis en œuvre chez environ un tiers de nos membres) et l’accès aux dispositifs annoncés par le gouvernement (garantie sur les prêts bancaires, soutien de la BPI, entre autres).

Toutefois, ces mesures ne conviennent qu’à certaines fintech car le mode de financement courant des jeunes pousses n’est pas le crédit bancaire, mais les investisseurs, business angels et fonds de capital-risque.

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Quelle est la place des fintech françaises sur l’échiquier international et leurs rôles au sein de la finance internationale ?   

Les fintech françaises ont longtemps pâti d’un manque de certaines ressources fondamentales pour faire émerger des champions internationaux et affronter à armes égales leurs grands concurrents étrangers, anglo-saxons notamment. Alors qu’elles évoluent sur un marché fortement contrôlé par les acteurs traditionnels (banques et assurances), elles ne bénéficiaient pas de ressources de capital risque équivalentes, ni d’un régulateur soutenant l’innovation.

Même si de nombreux changements ont pris place, il reste plusieurs « trous dans la raquette » comme le financement de la phase d’amorçage et de l’accélération – tranche 30-40 millions d’euros – et l’adossement à un grand marché domestique.

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Il est vital et urgent de construire une vision française et européenne dans ce domaine et d’y consacrer les moyens appropriés : commande publique, Small Business Act, construction d’un grand marché financier de l’innovation – type Nasdaq – et d’une industrie de la donnée – Cloud notamment.

Cette bataille est clé. Nous devons nous montrer conquérants et dépasser l’adage « l’Amérique innove, la Chine copie et l’Europe régule ».

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